Publié le
13/9/2022

Evénements climatiques extrêmes de l’été 2022 : quel traitement de l’information par les médias français ?

Canicules, incendies, sécheresse, records de chaleur… Les événements climatiques extrêmes se sont multipliés durant cet été. A tel point qu’1 Français sur 5 affirme avoir pris conscience cet été des enjeux climatiques*. Côté médias, des journalistes ont dénoncé le traitement médiatique des événements météo extrêmes et le déficit de lien de causalité fait entre ces évènements et le dérèglement climatique. Rédactions interpellées et devant se justifier et polémiques sur les réseaux sociaux d’un côté, engagement pour un tournant vert de l’autre, le débat trouve un prolongement en cette rentrée 2022. Exacerbé par l’augmentation des prix de l’énergie, l’enjeu climatique continue de susciter débats et polémiques, des appels à la sobriété du gouvernement aux jets privés des milliardaires en passant par les modes de déplacement des joueurs du PSG.

Mais quelle a réellement été la couverture médiatique des événements climatiques extrêmes durant l’été ? Quelle est la réalité et le pourcentage de papiers qui ont fait ou non le lien entre ces évènements et le dérèglement climatique ?

Tagaday, plateforme n°1 des médias français et observateur privilégié de la scène médiatique hexagonale, a précisément mesuré, du 1er juin au 31 août, la couverture médiatique des phénomènes météos extrêmes dans la presse écrite, en ligne et dans les médias audiovisuels.

L’étude comporte également un comparatif sur la présence ou non de lien de causalité entre ces évènements et le dérèglement climatique entre 2019 et 2022.

* Sondage BVA pour Orange, août 2022

Ci-après les résultats de l’étude.

352 750. C’est le nombre de sujets consacrés aux événements climatiques extrêmes (canicules, incendies, sécheresse, records de chaleur) entre le 1er juin et le 31 août 2022, dans les titres de presse écrite, en ligne et dans les médias audiovisuels. Soit 1 papier sur 25 si l’on prend en compte l’intégralité de la production journalistique durant la même période. S’il s’agit d’une couverture médiatique très importante, elle représente en volume la moitié de celle de la guerre en Ukraine entre janvier et juin 2022 (2 articles sur 25) et reste loin du record absolu lors du 1er confinement lié à la pandémie Covid-19 (10 articles sur 25 entre mars et mai 2020).

La période a été marquée par trois pics assez nets dans le traitement de ces événements climatiques correspondants aux 3 principales vagues de chaleur. Le premier a eu lieu lors de la première vague caniculaire mi-juin, avec 39 514 sujets entre le 15 et le 21 juin 2022.

Accompagnant la seconde vague, deux incendies sont déclarés à La Teste-de-Buch et Landiras le 12 juillet, en Gironde, favorisant le pic médiatique le plus important de l’été avec 45 956 sujets entre les 13 et 19 juillet, record hebdomadaire sur la période d’étude. Un pic quasi équivalent sera enregistré entre le 10 et le 16 août (45 313 sujets), avec notamment la reprise du feu de Landiras. Les incendies spectaculaires en Gironde et dans les Landes ne doivent pas faire oublier ceux qui, un peu partout en France, ont ponctué les mois de juillet et août, dans les Bouches-du-Rhône, le Finistère, l’Hérault, l’Ardèche, le Gard, l’Isère mais aussi le Maine-et-Loire, l’Aveyron, la Loire-Atlantique ou encore dans le Jura.

7% des articles ont fait le lien entre événements météo extrêmes et dérèglement climatique.

Sur la période, 7% des articles traitant des événements climatiques extrêmes ont également abordé le dérèglement climatique. Ce qui représente un peu moins d’1 article sur 300 sur l’ensemble de la production journalistique sur la période (0, 3 % de pression médiatique). C’est deux points de plus que lors de la canicule de 2019 (5%) soit une augmentation de 28%.

On observe sur la fin de l’été 2022 une assez forte progression de la part des articles associant événements météo extrêmes et dérèglement (11,4% entre le 24 et le 31 août 2022).

En proportion, ce sont les articles liés aux records de chaleur qui évoquent le plus souvent le dérèglement climatique (19%), devant la sécheresse (9%) et les feux de forêt (8%).

Note Méthodologique

Méthodologie : cette étude Tagaday a été réalisée du 1er juin au 31 août 2022 à partir d’un échantillon de 3 000 titres de la presse française et sites du web éditorial et de 397 chaînes et stations TV/radio (plus de 5 400 programmes différents pour 2 000 heures par jour indexés en temps réel). L’étude a également été réalisée sur la période du 1er juin au 31 août 2019 sur le même corpus médiatique et selon la même méthodologie.
Les articles paraissant dans plusieurs éditions de publications print régionales ne sont comptabilisés qu’une fois.

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